ALOIS NOLDIN (Pierre-André Aebischer), la musique

Très tôt Aloïs Noldine s’intéresse au métissage de projets musicaux d’horizons divers. Ses expériences mélangeant allègrement l’attitude punk et une perspective très hippie seventies, voir New Age, qui l’impliquent dans des situations disons, pittoresques, mais essentiellement situées dans l’instant présent.

Depuis, l’invention du home studio, et encore mieux, l’invention du laptop a permis une évasion bienvenue hors du fastidieux biotope du groupe de rock en tournée, biotope peuplé de vans en surcharge, de larges et celtiques empilements d’amplis de guitares extraordinairement puissants, entre autres assourdissantes entités, batteurs, managers et chanteurs charismatiques. Toutefois, cette période disons, instructive, a aussi offert à Alois Noldin la joie de participer à un projet proprement exaltant, Wooloomoolo, l’hybridation d’un groupe de rock Suisse / Australien, basé alternativement dans l’hémisphère prêt à offrir les meilleures conditions météo du moment… ainsi que les plus belles fêtes.

Ensuite, une douleur dans le dos, violente et durable, empêche Aloïs Noldine de jouer de la guitare durant plus de 42 secondes consécutives, et le pousse donc à abandonner un peu le « truc plein de cordes » pour privilégier l’expérimentation basée principalement sur l’usage d’une souris, d’un écran TFT large et lumineux et de l’index de la main droite. De cette nouvelle approche naissent de multiples projets artistiques passionnants comme des expositions visuelles et sonores, la création de bandes son pour des jeux vidéo, pour des films commerciaux et des spectacles en plein air et récemment la composition de chansons pour la chanteuse MeeRay, la création de Symphologic, un orchestre d’improvisation en temps réel, basé sur l’usage de laptops et de We Came in Peace un duo électro ambiant. Plus quelques incursions aventureuses dans l’improvisation jazz totale avec le Trio Pulsor et les arts plastiques avec les collectifs NAVM et Art en LiberT.

Ironiquement, il fut ultérieurement découvert que a) la guitare elle même était la source avérée des douleurs dorsales b) Quelques visites chez un bon ostéopathe suffisaient pour résoudre ce problème c) ce n'était pas la peine d’en faire tout un plat.

Puisque l’improvisation totale, le temps réel, l’ici et maintenant, le moment présent, ainsi que toute autre évocation de la potentielle non existence du temps, se situent au coeur du travail d’Aloïs Noldin, il n’y a de toute évidence pas la place pour de la nostalgie, des répétitions ou de la planification, mais nous sommes tout de même en mesure d’affirmer qu’il existe bel et bien des trucs fantastiques de Alois Noldine à écouter à cet instant précis quelque part dans le monde, et même si il est délicat de se prononcer sur le moment ou l’endroit exacts nous sommes toutefois en mesure d’assurer qu’il s’agit très très très probablement de musique.

… et pour ceux qui se demandent si Noldin s’écrit Noldin ou Noldine, aucune décision ferme n’a été prise à ce sujet à ce jour, mais vous pouvez prononcer Noldine.